Momento Demento
Les photos sont celles de Jérémie Vaudaux aka Vodoje, elles ont été prises lors du festival dark-psychédelique Momento Demento, en Croatie.
Les écrits sont des témoignages recueillis par Jérémie sur le vif, sans arrangement de sa part, sur le bord d'un sentier, assis sur un petit tapis à fleurs bleues psychédéliques, auprès des festivaliers attirés par mon panneau : "Brother, Sister, Tell Me About Your Extatic Dance" (avec la faute d'orthographe). Il a encouragé les témoignant.e.s à pratiquer la libre association d'idées. Il écoutait, relançait, partageait à son tour. Au total, sur les deux semaines du Momento Demento Festival, une quinzaine de témoignages recueillis les dernières 72 heures.
D'autres textes ont été rédigés par ses soins, sans arrangement, bruts, aux abords de la scène principale du Momento Demento Festival, ou la nuit, de retour au camp. Écriture automatique, flux de conscience.
Tous les textes ont été originellement rédigés sur une Hermes Baby de 1957, fabriquée à Yverdon, en Suisse par l'établissement Paillard.
"Ma réponse, c’est qu’on n’est pas tous sensé mettre des mots sur tout ce qu’on ressent. La danse en fait partie. Indicible. La danse, un instant, un ressenti. Ça te prend et ça t’emmène et toi tu suis… Et le temps disparait, il n’y a plus rien mais il y a tout. La danse, un instinct primaire, un besoin : une communion."
Alexis, 22, France
"First of all, I love dancing. Sometimes I feel like I need a long time to get into it. I have to switch off my head to get in harmony with the sound. I feel like i can switch from firing the outside to water dance with the same energy – there I feel more in harmony with myself. If I reach the diving moment when the body stops being controlled by the head, I enter in resonance with the music."
Fritz, 33, Germany
"Commençons par les sensations – l’onde qui traverse mon corps et qui le fait bouger. Tout part du bassin et se diffuse vers les extrémités. Le bassin, un centre. Un jeu se crée entre la musique et le corps. Break, reprise, le corps s’ouvre. Kick et snare donnent rythme aux hanches. La basse, une vague longue qui monte, descend, traverse. Ton corps, ce bateau… Danse différente jour/nuit. Jour féminin, pétillante, nuit masculine, proche du son.
Un regard, entrée dans son univers de danse, lien avec personnalité. Les yeux, connexion physique, une onde.
De l’humilité dans la fierté - danse flamenco, dévoiler une jambe rouge.
Et quand le ciel flamboie, le rouge et le noir ne s’épousent-ils pas ? J.Brel, Ne me quitte pas."
Quentin, 25, France
"Sometimes it’s hard to catch the flow because I feel eyes around me – I love dancing in my room. High-tech hit me in Modem Festival, all eyes were closed. I felt in love with the bass. I felt the bass in me. The bass took the periods cramps away,
Eyes are for the night. I love to see how people moves. I love to be on their wave.
Psychedelics help you find the way through the ground, through the crowd. My vision is wide-range. I love looking at night, sky and nature, Darkness and light meet each other in dance. In life also. I’m not all about love while I dance on dark trance, but I’m so full of joy."
Jasmien, 19, Netherland.
"Raide sous L j’affabule, j’erre, je déambule. Dans mon veston, une racine de gingembre. Même dans la nuit, sachons encore cracher du feu. L’heure est aux fous, aux allumés. Rouge, la nuit – et les lasers, oui. Nous sommes cosmiques. Les grands putains de lampions de l’univers. Et nous portons en nos âmes les ténèbres des premiers hommes. La cocasserie est là. Incapables de surmonter notre tension initiale, nous sommes condamnés à l’absence de repos jusqu’au dernier souffle. haut les coeurs ? Allez- pirate, reprend donc une rasade de mon rhum amer. La vie en retour n’en sera que plus douce - ha !
Des milliers de regards croisés pour combien d’étincelles ? Une poignée ? Au plus profond de la nuit, rares sont les comètes – lorsqu’elles se manifestent, alors, l’existence prend tout son sens.
Des virgules dansent […]
Viens avec moi, viens te perdre sous les étoiles.
Que dirons-nous à nos enfants lorsqu’ils nous diront à nous, à nous qui savons, que le noir leur fait peur ? Au plus profond de la nuit brille un regard exalté.
Les mains en prière, je remercie je ne sais que de m’avoir placé là. C’est donc écrit dans la fumée qui se dégage de ma bouche – le chemin mène au rouge, à l’indistinct."
Raide, Vodoje
"La danse de la fumée et des ombres […] Là, dès le crépuscule, lorsque les ombres s’allongent, la lumière est vaincue. Plus profond que le bleu sans nuance, le noir pluriel des nuits sans lune … Seuls dans la trance, ensemble face à la basse. Une meute – affutée. Des lames –tranchantes. Rien n’arrêtera sa course dans la nuit, sur nos peaux luisantes. À l’aube, tailladés mais debout, nous aurons hissé notre sueur jusqu’au principe premier. Petite mort endurées la noirceur des étoiles qui ont déjà filé, nous revêtirons une dernière fois nos habits de fumée pour jouer un dernier tour au jour. Et si nous disparaissions ?"
Fumée, Vodoje
"Furieux. Oui. Une foule furieuse sous le zénith. Midi tape les corps. Pas l’ombre d’une ombre, dehors. À l’intérieur, une autre histoire. L’histoire d’un soleil noir – un éclipse totale comme il n’en survient que sous le soleil déchirant. Une histoire qui s’écrit à coup de griffes, avec les crocs. Danse. Corps désarticulés, High-tech.
[…]
C’est l’heure de la danse du feu, oui […] Tout est arraché. Les étincelles volent. Gare à l’incendie. Nous sommes inflammables.
[…]
La poussière volera, voilà qui est certain […] Croise mon regard, nous échangerons nos âmes. Bref et intense, promesse."
Furieux, Vodoje
Momento Demento Jérémie Vaudaux. Les photos de la série Momento Demento ont été réalisées par Jérémie Vaudaux. Momento Demento est un festival dark-psychedelique croate.
les témoignages recueillis sur le vif, sans arrangement de ma part, sur le bord d’un sentier, assis sur un petit tapis à fleurs bleues psychédéliques, auprès des festivaliers attirés par mon panneau : « Brother, Sister, Tell Me About Your Extatic Dance » (avec la faute d’orthographe) J’ai encouragé les témoignant.e.s à pratiquer la libre association d’idées. J’écoutais, relançais, partageais à mon tour. Au total, sur les deux semaines du Momento Demento Festival, une quinzaine de témoignages recueillis les dernières 72 heures. Momento Demento Jémémie Vaudaux
les textes rédigés par mes soins, sans arrangement, bruts, aux abords de la scène principale du Momento Demento Festival, ou la nuit, de retour au camp. Êcriture automatique, flux de conscience. Ils sont signés Vodoje.
Tous les textes ont été originellement rédigés sur une Hermes Baby de 1957, fabriquée à Yverdon, en Suisse par l’établissement Paillard. Bad to the Bone est une publication papier et en ligne, un magazine sur les contre-cultures et jeune création