MEMENTO HOMO

« Souviens-toi, homme, que tu es poussière et que tu redeviendras poussière » est une maxime ecclésiastique du Livre de la Genèse (Gn 3,19).
Cette phrase nous invite à réfléchir sur la brièveté de la vie. Elle a une signification philosophique pour nos vies d’humains, de notre naissance à notre inévitable mort. Elle s’adapte aussi à tout travail artistique en général, un parcours, une vision, où l’on peut se demander ce qu’il restera de tout cela.
Je travaille depuis 15 ans sur un journal photographique d’objets du quotidien, le plus souvent insignifiants ou abandonnés. Ces objets, exposés à une lumière chaude, prennent une valeur iconique et témoignent de notre passage sur la Terre,
Ces deux aspects, à la fois mes sujets et aussi mes réflexions sur la portée de ce travail que je mène avec conviction et détermination, se mêlent dans cette maxime et cette série de photographies.
Ce théâtre abandonné en Italie (Vénétie) nous donne-t-il une clé ? Autrefois haut-lieu culturel, lieu de rencontres et de partage, il meurt doucement et chaque matière cède petit à petit à sa façon. Les velours, les tissus, les bois résistent, les couleurs se fanent, et la poussière a toujours le dernier mot.