Since its emergence the project the has been often labelled as „pitch black techno war funk“ (quoted after an early Boomkat review) and closely associated to what later on would be tagged as the „industrial techno“ – movement. This is possibly due to the radical machine aesthetics Ancient Methods has developed into an unmistakable trademark sound, since more than a decade. However the mechanical framework is – no more, no less – a physical ambassador for a deeper content, there is a profound human emotionality enclosed in the rhythmic shell.
The project is pictorially associated with „The Fall Of Jericho“-picture, that adorned the first releases of the eponymous „Ancient Methods“ label. The wall-breaking image is metaphorical not only for the sound of the project. Bringing formerly rather dissociated musical subcultures closer to each other has been an integral and fertile part of Michael Wollenhaupt’s work. The results are not only well documented by releases on labels like aufnahme + wiedergabe, Hands and Hospital Productions. As a prolific remixer he worked among many others for the post-punkers of Soft Moon, synth-pop greats Wolfsheim, industrial-legends Bourbonese Qualk, synth-wave icon Beta Evers and beat-scientist Powell. The project has also been playing genre- crossing festivals like Maschinenfest, Wave-Gotik-Treffen, or Positive Education – to name a few.
Depuis son émergence, le projet a souvent été étiqueté comme "pitch black techno war funk" (cité d'après une première critique de Boomkat) et étroitement associé à ce qui sera plus tard étiqueté comme le mouvement "techno industrielle". Cela est peut-être dû à l'esthétique radicale de la machine qu'Ancient Methods a développée en un son de marque indubitable depuis plus d'une décennie. Cependant le cadre mécanique est – ni plus, ni moins – un ambassadeur physique d'un contenu plus profond, il y a une profonde émotivité humaine enfermée dans la coquille rythmique.
Le projet est picturalement associé à l'image "The Fall Of Jericho", qui ornait les premières sorties du label éponyme "Ancient Methods". L'image qui brise les murs est métaphorique non seulement pour le son du projet. Rapprocher des sous-cultures musicales autrefois plutôt dissociées a été une partie intégrante et féconde du travail de Michael Wollenhaupt. Les résultats ne sont pas seulement bien documentés par des sorties sur des labels comme aufnahme + wiedergabe, Hands et Hospital Productions. En tant que remixeur prolifique, il a travaillé parmi tant d'autres pour les post-punkers de Soft Moon, les grands noms de la synth-pop Wolfsheim, les légendes industrielles Bourbonese Qualk, l'icône de la synth-wave Beta Evers et le beat-scientist Powell. Le projet a également joué dans des festivals de genre comme Maschinenfest, Wave-Gotik-Treffen ou Positive Education - pour n'en nommer que quelques-uns.
Baudelaires poetries remain one of the most influential centrepieces in my book collection and they are maybe my most re-read volume of poems. Like all great poets he was an acute observer and an ingenious translator of feelings. His words paint precise and poignant pictures of the shapeless and inenarrable, like a mood or a sentiment. Sometimes only music can have the same effect on me. However, the fascination and the bloom of „Les Fleurs du Mal“ goes beyond that. Baudelaire's observations, could be considered overall as „negative“, for example as pessimistic - like the unfulfilled human pursuit of integrity -, or as repulsive - like the tristesse of urban hedonism. Induced by the linguistic beauty the emotional experiencing of the seemingly „negative“ or „evil“ - which in some places of the book can be kind of an explicit sense of self - transforms into a bittersweet atmosphere that holds grace and grandeur. Here I see a strong commonality with some music I love and I feel there is a similar approach entire music genres might have pursued: Maybe more than other art forms, music is sometimes met with refusal, confusion and lack of understanding when things become aestheticised, that are distasteful, obnoxious, cruel or - to stay with Baudelaire - „evil“. But behind all this stands a reality, the musician as an acute observer is witness to. Ars longa, vita brevis.
This mix, rather a sound collage, is meant to sonically illustrate the pictures Baudelaire put in my mind; sometimes a direct reflection of the texts, sometimes a associative pairing to the feelings Baudelaire's words elicit. Many thanks to my speakers M’hamed (Znzl), Marie-Emmanuelle, Ronan (NZM99), Ruby, Sébastien (Hørd), Sébastien (UVB), Sydney Valette, Theo (Mind | Matter). Without you it would not have been possible to materialise the concept. Many thanks to Marie-Emmanuelle for sparking the initial idea.
Les poésies de Baudelaire restent l'une des pièces maîtresses les plus influentes de ma collection de livres et elles sont peut-être mon volume de poèmes le plus relu. Comme tous les grands poètes, il était un observateur avisé et un traducteur ingénieux des sentiments. Ses mots peignent des images précises et poignantes de l'informe et de l'inénarrable, comme une humeur ou un sentiment. Parfois, seule la musique peut avoir le même effet sur moi. Mais la fascination et l'épanouissement des « Fleurs du Mal » vont au-delà. Les observations de Baudelaire, pourraient être considérées globalement comme « négatives », par exemple comme pessimistes - comme la poursuite humaine insatisfaite de l'intégrité -, ou comme répulsives - comme la tristesse de l'hédonisme urbain. Induit par la beauté linguistique, l'expérience émotionnelle de l'apparence « négative » ou « le mal » - qui, à certains endroits du livre, peut être une sorte de sens explicite de soi - se transforme en une atmosphère douce-amère qui contient grâce et grandeur. Ici, je vois une forte similitude avec certaines musiques que j'aime et je sens qu'il y a une approche similaire que des genres musicaux entiers auraient pu suivre : peut-être plus que d'autres formes d'art, la musique se heurte parfois au refus, à la confusion et à l'incompréhension lorsque les choses deviennent esthétisées, désagréables, odieuses, cruelles ou - pour rester avec Baudelaire - « malfaisantes ». Mais derrière tout cela se cache une réalité, dont le musicien en observateur averti est témoin. Ars longa, vita brevis.
Ce mix, plutôt un collage sonore, est destiné à illustrer sonorement les images que Baudelaire m'a mises en tête ; tantôt un reflet direct des textes, tantôt un appariement associatif aux sentiments suscités par les mots de Baudelaire. Un grand merci à mes intervenants M’hamed (Znzl), Marie-Emmanuelle, Ronan (NZM99), Ruby, Sébastien (Hørd), Sébastien (UVB), Sydney Valette, Theo (Mind | Matter). Sans vous, il n'aurait pas été possible de concrétiser le concept. Un grand merci à Marie-Emmanuelle pour avoir suscité l'idée initiale.
Le Guignon
Pour soulever un poids si lourd,
Sisyphe, il faudrait ton courage !
Bien qu'on ait du coeur à l'ouvrage,
L'art est long et le Temps est court.
Loin des sépultures célèbres,
Vers un cimetière isolé,
Mon coeur, comme un tambour voilé,
Va battant des marches funèbres.
- Maint joyau dort et enseveli
Dans les ténèbres et l'oublie,
Bien loin des pioches et des sondes ;
Mainte fleur épanche à regret
Son parfum doux comme un secret
Dans les solitudes profondes.
Le rêve d'un curieux
Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse,
Et de toi fais-tu dire : “Oh ! l'homme singulier !“
J'allais mourir. C'était dans mon âme amoureuse,
Désir mêlé d'horreur, un mal particulier ;
Angoisse et vif espoir, sans humeur factieuse.
Plus allait se vidant le fatal sablier,
Plus ma torture était âpre et délicieuse ;
Tout mon cœur s'arrachait au monde familier.
J'étais comme l'enfant avide du spectacle,
Haïssant le rideau comme on hait un obstacle ...
Enfin la vérité froide se révéla :
J'étais mort sans surprise, et la terrible aurore
M'enveloppait. - Eh quoi ! n'est-ce donc que cela ?
La toile était levée et j'attendais encore.
Les Ténèbres
Dans les caveaux d'insondable tristesse
Où le Destin m'a déjà relégué ;
Où jamais n'entre un rayon rose et gai ;
Où, seul avec la Nuit, maussade hôtesse,
Je suis comme un peintre qu'un Dieu moqueur
Condamne à peine, hélas ! sur les ténèbres ;
Où, cuisinier aux appétits funèbres,
Je fais bouillir et je mange mon cœur,
Par instants brille, et s'allonge, et s'étale
Un spectre fait de grâce et de splendeur.
À sa rêveuse allure orientale,
Quand il atteint sa totale grandeur,
Je reconnais ma belle visiteuse :
C'est Elle ! noire et pourtant luminuse.
Les Plaintes d'un Icare
Les amants des prostituées
Sont heureux, dispos et repus ;
Quanàt à moi, mes bras sont rompus
Pour avoir étreint des nuées.
C'est à grâce aux astres nonpareils,
Qui tout au fond du ciel flamboient,
Que mes yeux consumés ne voient
Que des souvenirs de soleils.
En vain j'ai voulu de l'espace
Trouver la fin et le milieu ;
Sous je ne sais quel œil de feu
Je sens mon aile qui se casse ;
Et brûlé par l'amour du beau,
Je n'aurai pas l'honneur sublime
De donner mon nom à l'abîme
Qui me servira de tombeau.
BAD TO THE BONE – BLANK #9 – – LES FLEURS DU MAL by ANCIENT METHODS. Leads by Marie-Emmanuelle Arouet, founder of the independent label Aarte, BLANK is a serie of podcasts. Visuals selected by Vecteur Dissident. EXCLUSIVE CONTENT FOR BAD TO THE BONE