CONFRONTATION
Pierre Touré Cuq est un artiste plasticien, né le 6 avril 1999 à Biarritz. Il vit et travaille à Paris et Nice (Villa Arson).
Bad to the Bone : Je vois dans ton travail de la magie, de la délicatesse, de la brutalité, des champs de bataille, des armes autant que des objets d’art. J’y vois une sorte d’archéologie imprégnée de sorcellerie, des outils et des objets dont la fonction nous apparaît maintenant mystérieuse. Je navigue dans des paysages battus par le vent, aux reliefs abrupts, parsemés de villages où s’exécutent les gestes nobles d’un artisanat et d’une alchimie oubliés.
Pierre Touré Cuq : La notion la plus importante dans mon travail est, en effet, la confrontation entre délicatesse et brutalité. Mon but est de créer des images, des visions dans l’esprit de la personne qui se trouve face à mon travail, c’est là que la magie opère selon moi. Le but de ces visions, si elles sont violentes, est de mettre le spectateur face à sa propre capacité à imaginer la violence. Et effectivement, c’est le flou créé autour de la fonction potentielle (j’insiste sur le “potentiel.”) de ces objets qui participe grandement à cela. J’apporte une grande importance au fait de produire tous mes objets de mes propres mains, car je pense qu’il y a quelque chose de magique qui se passe dans la transmission d’énergies entre mon intention et mes gestes. Je trouve ton analyse très juste et réjouissante.
Bad to the Bone : Quel sentiment ou impression souhaiterais tu provoquer chez le spectateur de tes œuvres ? Si tu devais choisir un pouvoir magique, lequel serait il ?
Pierre : C’est une bonne question, je pense que je veux procurer un sentiment de crainte aux premiers abords, qui ensuite se transformerait en sentiment de compassion voire d’admiration devant ces objets inertes… Qu’on se rende compte que ce sont des objets délicats et plein de sensibilité, malgré leur aspect brutal. Que l’on saisisse toutes les contradictions qui englobent leur existence et par extension celle du/de la spectateurice.
Bad to the Bone : Pour conclure ce petit entretien, pourrais tu me dire si tu as un rituel ou quelque chose d’approchant avant de te mettre au travail ?
Pierre : alors non j’ai pas vraiment de rituel si ce n’est fumer une clope avant de travailler ahaha.
